Les terres africaines ont toujours été un vecteur de rêve pour moi. J’avais en tête toutes ces images, un voyage idéalisé. En grandissant on m’a mis en garde contre cette idée. C’est en 2019 que je suis partie, enfin, au Sénégal, seule, quasiment sur un coup de tête. Je l’ai fait pour me confronter à la réalité.
Au fantasme romantique que j’avais fabriqué.
J'aimerais retourner dans ce garage où vous vous retrouviez tes amis et toi, discuter autour d'un thé à la menthe. Je ne comprenais pas tout mais j'aimais la musicalité de vos discussions et de vos rires. Je te remercie de m’avoir ouvert ta porte avec simplicité et pudeur. Je t'observais dans ce bric à brac d'objets, tu étais chez toi et tu y étais bien. Merci de m'avoir montré un bout du Sénégal, de m'avoir ouvert ta porte avec simplicité et pudeur.
Des journées passées à juste observer, sans prévoir quoi que ce soit, marcher sans but et attendre. J'étais décidée à changer de ville quand je l'ai rencontrée. Elle agitait ses bras au loin avec un immense sourire Un seul sourire pour m’empêcher de partir. Elle et ses multiples couleurs m’ont réchauffé le coeur.
Elle m’a emmené, à califourchons sur sa charrette pour vendre fruits et légumes.
Ce fut la dernière rencontre de ce voyage mais une des plus belles. Une de celles qui poussent à revenir.
Prés de Mbour, on pouvait apercevoir des débuts de constructions un peu partout à travers la brousse. Régulièrement, on commençait à bâtir des maisons, plus ou moins grandes, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’argent, et on les laissait là, dans l’attente. Ces demeures inachevées attendent toujours leur propriétaire. Mais seules la flore, la faune et la poussière viennent se réfugier entre leurs murs.
Entendre les hyènes le soir. Avoir du sable constamment dans les cheveux et l’odeur de l’anti-moustique sur la peau. Découvrir le son de la kora à la tombée du jour. Manger ensemble dans un plat commun. Marcher à l’ombre des baobabs. Boire du thé à la menthe à toute heure.
Ecouter les histoires.